La Fédération Parapluie Rouge regroupe à l’échelle nationale les associations communautaires de travailleuses du sexe
Il s’agit des associations créées et dirigées par et pour les TDS en fonction de leurs besoins spécifiques.
Nous comptons parmi nous : Acceptess T, Autres Regards, Bad Boys, Cabiria, le Collectif des femmes de Strasbourg St-Denis, Grisélidis, le PASTT, PDA, les Roses d’Acier, le STRASS- Syndicat du travail sexuel, les Pétrolettes, Queer Auvergne, Paloma, Chardon Ardent et Bord!el
Depuis le 1er janvier 2011 plus de 50 travailleuses du sexe ont été assassinées dont 3 en 2023.
L’année 2023 a été particulièrement éprouvante pour les TDS.
Alors que le 31 août dernier, la Cour Européenne des Droits de l’Homme a de nouveau reconnu les conséquences néfastes de la loi de pénalisation des clients pour les TDS, en France les pouvoirs publics s'obstinent dans des politiques abolitionnistes, déclinées tant au niveau national que local.
Les TDS subissent le harcèlement policier, et des amendes à répétition qui les précarisent encore et, tragique ironie d’une loi qui prétendait supprimer l’activité prostitutionnelle : les pousse à travailler davantage.
Sous couvert de protéger les mineurEs les pouvoirs publics mettent tout en œuvre pour expulser les TDS devenuEs indésirables dans l’espace publique ayant pour conséquence une marginalisation et une précarisation accrues.
À Toulouse comme à Lyon des arrêtés municipaux ou préfectoraux visent spécifiquement les TDS, notamment via des interdictions de stationnement des camionnettes où les TDS exercent, et parfois vivent.
Au Bois de Boulogne et Vincennes, les amendes et PV pleuvent et le stationnement payant se déploie. Les éclairages publics sont sciemment coupés pour gêner la visibilité des putes qui travaillent à pied, créant un environnement criminogène et ouvrant la voie aux agressions de tout genre.
La Coupe du Monde de Rugby a donné lieu à de véritables drames humains pour les travailleuses du sexe.
À Lyon, dans le quartier Gerland elles ont été harcelées, violentées y compris physiquement puis, sous le coup d’un arrêté préfectoral, chassées des abords du stade. Leurs camionnettes ont été saisies alors que certaines y vivaient et aucun relogement ne leur a été proposé. Privées de ressources, ces travailleuses du sexe ont vu leurs conditions de travail et de vie se dégrader encore.
À Nantes des personnes hébergéEs par le 115 ont été délogéEs par des hôtels qui voulaient louer aux supporters, expulsant ainsi les familles des TDS les plus précaires.
Dans ce contexte, nous sommes extrêmement préoccupéEs à l’approche des Jeux Olympiques et craignons leur impact sur les travailleusEs du sexe.
Là encore nous constatons que la seule approche envisagée vise à faire de la « prévention de la prostitution » au détriment de l’accès aux droits fondamentaux des travailleuses du sexe.
Les JO vont être un véritable carnage pour les putes
Nous craignons une envolée de la répression policière, des expulsions et des agressions et violence en tous genre faites aux TDS.
Nous craignons la saturation des services médico-sociaux et judiciaires ainsi que leurs impacts sur la santé et la sécurité des putes.
Le constat est sans appel les pouvoirs publiques cherchent par tout les moyens à nous faire disparaître tout en nous dépouillant de toute dignité et humanité au profit d’enjeux politiques et financiers.
L’état français préfère les putes mortEs.
Plus que jamais nous restons solidaires et uniEs face à l’écrasement capitaliste.